éducation
-
Pourquoi il ne faut pas caresser un chien qui a peur ?
- Le 13/03/2021
- 0 commentaire
Pourquoi il ne faut pas caresser un chien qui a peur ?
C'est une chose que beaucoup de mes confrères vous diront, caresser un chien qui a peur (ou qui est dans un état émotionnel « négatif » ) renforce cet état.
Je suis complètement d'accord avec ce principe et l'explication est simple :
Si vous chercher à rassurer d'un danger (fictif ou non) c'est qu'il y a effectivement quelques choses qui ne va pas…
Alors que si votre attitude est neutre, c'est qu'il ne se passe rien de spécial(et donc aucune raison d'avoir peur …)
de plus, si vous avez autant peur que votre chien, vous lui envoyer comme message que vous ne pourrez pas l'aider car vous êtes vous-même dans un état négatif.
Donc vous voulez rassurer efficacement un chien, il est nécessaire de lui montrer que vous gérez la situation(posture , « énergie », acte …) .
Les ordres de base sont aussi un moyen rassurant pour un chien, car c'est vous qui lui dites comment il convient de se comporter dans cette situation et lui enlever donc le poids de la responsabilité.
(à condition qu'il connaisse et maîtrise un minimum ses exercices de bases …)
Ceci étant dit, je vais vous apporter un point de vue complémentaire et plus physiologique.
Comme certains d'entre vous le savent, je m'intéresse de prêt à l'hypnose (humaine) et au fonctionnement du cerveau et des comportements humains.
Savez-vous ce qu'est un ancrage ?
Définition : « Une ancre est un stimulus externe ou interne qui déclenche AUTOMATIQUEMENT une réponse interne comportementale, cognitive ou émotionnelle. »
C'est le principe du conditionnement de Pavlov dont vous avez déjà entendu parler si l'éducation du chien vous intéresse.
Vous écouter une musique qui vous ramène automatiquement à un moment donné de votre vie, une odeur qui vous fait penser aux tartes de votre grand-mère et y ramène tous les souvenirs associés (la fameuse madeleine de Proust)
Vous sortez les croquettes et votre chien bave déjà...
Mais dit moi Jamy, quel rapport avec la peur du chien ?
Et bien, c'est très simple !
Quand votre chien a peur, vous allez le caresser d'une certaine façon.(différente de vos habitudes..)
Avec un ton de voix particulier
« C'est rien mon doudou... Tout va bien... »
Vous êtes en train d'ancrer son état émotionnel...De l'associé à un geste ou un ton de voix particulier
(ou une situation particulière …)
Le problème, c'est que plus on active une ancre, plus elle est efficace…
Plus vous tentez de rassurer votre chien, plus vous ancrer son état négatif et plus il se renforce…
C'est automatique !
Alors un bon conseil : si vous ne savez pas quoi faire, ne faites rien !
Ne touchez pas votre chien, ne lui parler pas autrement que pour lui dire quoi faire !
(Encore une fois : à conditions qu'il connaisse les exercices que vous demandez de faire !)
Il faut que vous soyez capable de montrer qu'il n'y a (vraiment) pas de quoi avoir peur.
Et croyez en mon expérience du terrain, très souvent un chien n'as pas compris tout l'ensemble de l'exercice …
Si ce n'est pas le cas, faites vous accompagner par un professionnel qui vous guidera et guidera votre chien avec vous.
Et si vous avez autant peur que votre chien, faite vous aider également ... -
Sociable ou Sur- Sociable?
- Le 07/11/2020
- 0 commentaire
Socialisation ou sur-socialisation ?
"Bonjour, je viens d'adopter un chiot et j'aimerais qu'il rencontre des copains de jeu pour apprendre les codes et pour se dépenser. "
Voilà le type de messages qui fleurissent sur les groupes ou que l'on reçoit parfois en tant que professionnel.
Je vais vous raconter comment cela se passe la plupart du temps et les conséquences que cela entraîne (situation que j'ai moi-même vécue) et je vous raconterai ensuite comment cela devrait être fait.
Vous avez un chiot et vous souhaitez qu'il soit sociable, c'est une excellente intention de votre part, alors vous partez promener votre protégé…
Ah, premier dilemme : le rappel des vaccins.
Primo vaccination entre 7 et 8 semaines, rappel à 3 mois, mais vous avez lu sur Internet ou entendu par un professionnel du chien qu'il ne faut pas sortir le chiot avant le rappel des vaccins sous peine qu'il tombe malade.
Ce que vous faites : vous limitez les sorties autour de chez vous, avec peu de contacts sauf si vous avez des chiens que vous connaissez déjà, mais votre vie continue, tout le monde veut voir le petit monstre et surtout le toucher (en même temps, c'est tentant, il faut l'avouer...).
Problème :
En limitant les sorties à quelques endroits seulement vous limitez les stimulations et, pour rappel, la période de socia dure jusqu'à environ 4 mois.
Prenez donc des précautions, sortez votre chiot un maximum, faites lui rencontrer des situations différentes qui lui permettront d'aborder toute nouveauté facilement quand il sera adulte, mais attention aux contacts humain et canin que vous ne connaissez pas.
Cas numéro un :
En laissant les personnes de votre entourage toucher le chien, ou pire les inconnus, vous perdez souvent le contrôle de la situation, le chiot s'excite, mordille, saute.
"Mais ce n'est pas grave, il est tellement mignon."
Vous avez déjà tous entendu cela avec au moins une personne de votre entourage...
Votre chiot apprend que les inconnus, c'est cool et stimulant (ce n'est pas une mauvaise chose, mais il vous manque un paramètre que je vous expliquerai plus bas) sauf que, pendant ce temps, votre chiot n'apprend pas à se canaliser et qu’au fil des mois, ce qui était mignon devient gênant... pantalons tout propres avec de jolies traces de pattes, collants filés juste avant une soirée, et j’en passe…
Et on bascule très vite du "il est mignon" au " il faut que tu l'éduques ! "… ou encore moins agréable : "je ne viens plus si ton chien me saute dessus ! ".
Vous aurez un chien sociable, trop sociable, mais vous n'aurez plus d'amis...
Cas numéro deux :
Vous promenez votre chiot et dès que vous croisez un de ses congénères, vous vous précipitez vers lui pour qu'ils se reniflent, parfois jouent ensemble.
Encore une fois, c'est n'est pas "mauvais" en soi... et pourtant…
Vous ne vous en êtes pas rendu compte mais, pour aller voir ce "copain", vous avez laissé votre chiot tirer sur la laisse. Qui plus est, quand vous l'avez détaché pour qu'il aille jouer avec son congénère, il est parti sans même se retourner vers vous ...
Et même, quand vous l'appelez, il ne revient pas, ou pas tout de suite (ce n'est qu'un chiot, si vous ne le lui avez pas appris, il ne peut pas savoir ce que vous attendez de lui ...).
Votre chiot grandit, prend de la force, tire un peu en laisse, mais surtout ce qui vous gène, ce sont ses gémissements, ses aboiements, ses sauts, sa force quand il tire dès que vous croisez un chien... Les regards réprobateurs des passants vous dérangent alors, ainsi que la frustration de constater que votre gentil chien ne vous écoute plus du tout, n'a d'yeux que pour ce chien inconnu… alors qu'à la maison "il est adorable et obéit bien" (Désolé, mais c'est normal, à l’intérieur, il n'a que ça à faire ...).
Voici maintenant l'élément qui fera toute la différence, la botte secrète, l'astuce du siècle, que dis-je :
LE MIRACLE ! (fond feutré de nuages et chant gospel)Le contrôle.
Voilà l'élément clé qui vous manque !
Mais comment l’obtenir ? me direz-vous…
Le contrôle ne veut pas dire qu'il faut tout interdire, bien au contraire, il faut autoriser.
Jusqu'à présent, vous avez laissé le chien faire, maintenant, c'est vous qui allez l'autoriser à faire… Saisissez-vous la nuance ?
Je veux bien que mon chien aile dire bonjour à mes invités (quand ceux-ci sont d'accord bien sûr, ils ne doivent pas subir mon chien.) mais c'est moi qui l'autorise à y aller, ce qui veut dire que sans cette autorisation, il n'a pas le droit de le faire.
Il aura préalablement appris à ne pas sauter, ou à rester dans son panier quand les gens arrivent. Tant que cela n'est pas maîtrisé, j'utilise la laisse (qu'il aura appris à garder détendue : voir article correspondant ; ainsi, il ne peut pas sauter puisque je pourrai le contrôler facilement et apprend donc le bon comportement qui lui permettra d'avoir ce qu'il désire : une caresse.
Cela me permet aussi de rassurer les gens qui entrent chez moi, soit je le tiens, soit il est à sa place, tranquille.
Et accessoirement d'avoir le temps d'apprendre aux autres comment ils doivent se comporter avec mon chien :" je ne veux pas qu'il saute donc s'il essaie de le faire, je vais l'en empêcher, pendant ce temps tu ne le touches pas, tu pourras le caresser si tu en as envie quand il sera calme ".
Ce n'est pas le "laisse le faire, il est gentil" qui éduque mon chien, mais bel et bien mes règles du jeu qui l’éduqueront : c’est mon chien…
Je veux bien que mon chien aille jouer avec d'autres chiens, mais avec mon autorisation ; ce qui me permet de sélectionner les contacts qu'il peut avoir et m'assurer que quand je dis OK : tout va effectivement bien se passer.
J’y gagne d’ailleurs sa confiance, car il sait que si je dis OK, c'est bon, mais que si je dis non, il doit juste gérer sa frustration (ce qu'il apprend à faire au travers du jeu par exemple, voir article correspondant).
Et surtout, si je vois que le chien d'en face n'a pas l'air « ok »du tout, lui : j'évite à mon chien un conflit inutile ou pire, une bagarre. Il n'a donc, grâce à moi, que des bons contacts avec ses congénères.
Apprenez donc à avoir le contrôle, ce qui vous permettra de donner plus de liberté à votre chien et de passer de meilleurs moments avec lui.
Si vous n'y arrivez pas seul, les éducateurs canins sont là pour cela : vous apprendre à apprendre à votre chien (car c'est vous qui ferez le travail ; votre éducateur est là pour vous guider, pas pour faire des miracles...).
Je souhaite que cela vous aide et vous donne des pistes de réflexion.
Partagez cet article s'il vous a plu et consultez les autres articles. (à lire ici)
À bientôt, les mordus !
Jérémy, bonschiens.fr
PS: La socialisation est un terme général qui correspond à l'apprentissage de la vie et de ses différents stimuli.
La sociabili- sation, quant à elle, est une formule plus précise car elle réfère uniquement à l'apprentissage de la vie en groupe.
Socialiser un chien, c'est lui faire dé- couvrir le monde. (définition emprunter à Juliewillems.be )
-
Mon chien tire en laisse
- Le 06/10/2019
- 0 commentaire
Mon chien tire en laisse.
À part ça, il est adorable.
Voici les deux phrases que j’entends le plus souvent.
Le chien qui tire en laisse est un problème techniquement simple à résoudre.
Au passage, je le répète, concernant les harnais :Pour un chien, vous n'avez besoin que d'une laisse et d'un collier plat simple !
Ce n'est pas le harnais qui apprendra à votre chien à marcher en laisse (même avec le système anti-traction!Mais c'est un autre sujet, déjà abordé dans l'article que vous retrouverez ici : « le harnais de la culpabilité ».
Le fait que votre chien tire en laisse n'est en réalité que la partie visible de l'iceberg :
Avec un chien, les problèmes ne viennent jamais seuls ; et c'est généralement le symptôme d'un problème relationnel plus large qui doit être exploré dans son ensemble.
Nous allons voir ensemble les raisons qui poussent un chien à tirer :
« Il est jeune »
« Il est plein d'énergie »
« Il y a plein d'odeurs »
Perdu !
« Il ne s’intéresse pas suffisamment à vous »
« Il ne sait pas canaliser son excitation »
« Il n'a pas APPRIS à marcher en laisse »
GAGNE !
Apprendre au chien à marcher en laisse, ce n'est pas simplement lui apprendre à ne pas tirer.
C'est lui apprendre qu’au bout de cette laisse, il y a… VOUS.
Lui apprendre que cette laisse est un garant de sa sécurité ainsi qu’une source de plaisir avec son maître.
C'EST LE PREMIER LIEN AVEC VOTRE CHIEN.
Si vous ne maîtrisez pas votre chien en laisse, vous ne le maîtriserez pas non plus en libre !
C'est n'est pas qu’une simple question de confort pour lui et pour vous.
C'est une question de détente !
Imaginez la scène :
votre chien tire donc il se tend (musculairement) ;
la laisse est tendue ;
et vous derrière, vous êtes tendu musculairement également puisque vous devez fournir un effort pour le tenir (si ce n'est pire …).
Donc tout l'ensemble de votre binôme est en tension.
Pour achever de vous convaincre : regardez la scène de l’extérieur (observez les autres promeneurs lors de votre prochaine sortie)…
En fait, vous donnez la même impression : celle d'un chien excité et de vous… incapable de le gérer.
Et cela, en fonction du chien que vous avez au bout de la laisse, peut inquiéter les gens arrivant en face (qui se tendent également... et vont transmettre cette tension à leur propre chien…).
En apprenant à votre chien à marcher en laisse, vous supprimez toutes ces tensions, car votre chien sait bien mieux gérer son excitation et s'autocontrôler à vos côtés.
Fini le mal d'épaule en fin de balade !
Fini le chien qui saute partout à la moindre stimulation !
Bonjour le chien qui a appris à s’intéresser à vous et à vous faire confiance !
Vous souhaitez en apprendre plus ?Pour d'autres articles, rendez-vous sur : www.bonschiens.fr rubrique blog.
-
Chien qui sait s'ennuyer n’amasse pas mousse...de canapé !
- Le 25/01/2019
- 2 commentaires
Nous vivons dans un monde où l'ennui est quasiment impossible : smartphone, télé, livre, musique…
Nous avons tout à disposition pour éviter ce vide et, même quand nous allons le chercher en forêt ou à la mer, nous trouvons de l'occupation avec nos chiens ou simplement en écoutant, en observant la belle nature autour de nous…
C'est un fait : l'humain n’apprécie pas l'ennui, peut être même que cela lui fait peur…
Mais c'est un autre sujet…
Alors nous pensons que nos animaux, eux aussi, ne DOIVENT pas s'ennuyer : on les gâte, on remplit leur panier de jouets, certains qui couinent, d'autres qui roulent et rebondissent...
C'est chouette et c'est mignon mais, comme toujours avec le chien, notre logique humaine ne fonctionne pas...
Et, quelques mois plus tard, voici que notre cher petit bébé ne sait pas rester seul ; il détruit, urine, aboie.
Ou encore le voici qui n’obéit pas, qui préfère rester dans son coin sans se soucier de nous et qui ne revient que quand il en a envie.
Déception et frustration au programme pour nous ; stress et réprimande pour lui...
Reprenons cela dans sa tête à lui :
il a deux mois ou un peu plus, c'est donc un chiot;
pour survivre, il a besoin de faire des expériences et tester son environnement;
il va donc toucher à tout, mais ( vous l'aurez remarqué… enfin, j'espère... le chiot n'a pas de main !) à l’aide de son outil préhenseur : sa gueule;
il va donc s'en servir pour toucher à tout et s'apercevoir que la chaise en bois est beaucoup plus rigolote à mâchouiller que le pied de table en métal... que le chausson et la chaussure se dépècent très facilement… et même que les jouets des enfants sont aussi de très bons jouets pour chien !
Tout cela est normal, dérangeant certes, mais normal. C'est même censé être passager. Il faut donc apprendre à ranger la maison !
Vient ensuite l'âge du changement de dentition (entre 4 et 7 mois, des incisives jusqu’aux molaires). À cette période, le chiot a BESOIN de faire travailler ses dents et sa mâchoire : c'est une irrépressible envie.
Et là encore, notre société de consommation s'en donne à cœur joie ! Il y a de tout et pour tous les goûts !
Souvent, on cherche des jouets les plus solides possible, alors que notre chiot lui a besoin de détruire ses jouets.
Un conseil simple : un morceau de bois vert, à l’occasion d’un petit tour en forêt ou dans le jardin, et votre chiot aura un objet qu'il pourra détruire à loisir et avec délectation.
Suite à ces deux périodes, notre cher compagnon ne devrait plus détruire. Si cela persiste, c'est qu'un stress le perturbe (souvent, l'absence du maître...).
De fait, en laissant mille jouets à votre chien, vous lui avez involontairement appris deux choses :
1) Je n'ai pas besoin de mon maître pour m'amuser.
2) Je ne sais pas ne rien faire.
Deux erreurs que vous aller payer cher (en meuble... et en patience !).
Bon, je vous vois déjà pressés d'avoir la réponse à votre : « Mais je fais quoi… alors ? ».
Tout d'abord, sachez qu'apprendre au chien à rester seul s'apprend… quand vous êtes là !
Par exemple, en ne lui laissant pas l'accès total à la maison afin qu’il ne vous suive pas tout le temps.
Concrètement, vous vous rendez dans la cuisine chercher un verre d'eau et le chien, lui, reste au salon.
C'est déjà de l'absence...
Ensuite, vous allez à la boite aux lettres ou dans la voiture sans lui, etc.
Un autre paramètre important à prendre en compte : sa sécurité.
Imaginez que je vous emmène dans une grande ferme, un château ou un entrepôt, en pleine nuit (déjà, là, c'est étrange… oO ) puis que je vous laisse une heure, dans ce vaste lieu… Vous auriez peur, non ?
Et bien, pour votre chien, c'est la même chose : quand vous partez, il est seul dans un endroit connu, certes, mais dont les dimensions le dépassent. Il doit donc se protéger. Or cela est une source de stress qu’il évacue souvent en détruisant (tout comme vous vous rongez les ongles ou gribouillez un vieux magazine dans la salle d'attente du médecin...).
Pour lui épargner ce stress, vous devez lui apprendre qu'il n'a pas à se protéger, car c'est là votre rôle :
le panier que vous lui désignez, et dont vous garantissez jalousement la tranquillité, sera ce lieu sûr où il pourra se reposer… ayant appris à compter sur vous (en votre présence effective d’abord, puis… différée par de courtes absences, dans une autre pièce par exemple… de plus en plus longues ensuite… voire en sortant de la maison… mais tâchant de rester le plus neutre et naturel possible : vivez le tranquillement vous aussi !).
Enfin, votre chien a appris à jouer sans vous : rien de grave en soi… sauf s’il ignore que jouer avec vous, c'est encore mieux ! Cela aussi nécessite un apprentissage.
Mes chiens ne sont pas LES chiens mais, par exemple, pendant que j’écris cet article, l'un est allongé près de la véranda, l'autre sous le garage dans la paille ( je vous jure que je suis allé voir !).
Et quand nous nous baladons, même avec d'autres chiens, quoi qu'ils fassent, ils reviennent au rappel, car nous leur avons appris qu'avec nous, c'est toujours tellement mieux que seuls !
Résumons…
Le chien doit apprendre que, même si ses maîtres sont là, il peut être dans une autre pièce, sans courir le moindre risque.
Il doit expérimenter que sa meilleure occupation quand nous ne sommes pas là : c'est la sieste (un devoir que beaucoup lui envient, non ?) et que son panier… c’est le pied !
Evidemment, tout cela est valable à condition que sa relation avec vous soit saine !
Il y aurait sûrement des tonnes de choses à dire encore, mais ceci n'est pas un livre, vous souhaitez en savoir plus?
Pour les autres articles de Bons Chiens, c'est par ici : -
Le jeu : arme de relations massives !
- Le 24/05/2018
- 0 commentaire
Une des premières choses que j'apprends aux maîtres qui me contactent pour l'éducation de leur chien, c'est à jouer avec lui !
Et oui ! Cela peut paraître étrange, mais n'oublions pas que nous avons affaire à un « prédateur carnivore grégaire opportuniste »... à un chien, quoi !
Et, quand je parle de jouer, je ne parle pas de simplement lancer une balle...
Reprenons la définition de « prédateur carnivore grégaire opportuniste » :« prédateur carnivore » cela veut dire que le chien est un animal fait pour traquer et tuer sa proie (oui, même votre petit toutou tout mignon …)
« Grégaire » signifie qu'il est un animal sociable, qui recherche la vie en groupe ( et heureusement pour nous …)
« Opportuniste » : définition d'opportunisme selon Larousse : attitude consistant à régler sa conduite selon les circonstances du moment, que l'on cherche à utiliser toujours au mieux de ses intérêts.
Et oui ! Désolé de vous décevoir mais votre chien agit avant tout pour lui et non pour vos beaux yeux …Ce qui explique pourquoi votre chien obéit bien à la maison( où il n'a rien de mieux à faire...) alors que, au dehors, il vous oublie (vous n'êtes plus suffisamment intéressant ! ).
Maintenant que cela est dit, revenons à notre toutou :
Nous savons que notre cher compagnon a un instinct de prédateur (c'est bien cela qui le fait courir après sa baballe....), qu'il cherche notre contact et qu'il est opportuniste …
Notre rôle, en tant que maître de notre chien, est donc de lui apprendre qu'avec nous, il va trouver une interaction intéressante car faisant appel à un instinct profond. Nous allons donc pouvoir créer un lien fort à partir duquel notre chien trouvera un véritable intérêt à nous écouter.
Cela se met en place grâce au jeu !
Peu importe le jeu que vous choisissez, pourvu qu'il réponde à quelques critères :
facile et agréable à tenir ( dans la main pour le maître, dans la gueule pour le chien), solide ( tant qu'à faire... autant ne pas en racheter un tous les 15 jours ), visible de loin et facilement transportable.Vous pouvez donc opter pour un boudin de rappel, une balle accrochée à une cordelette ou encore la fameuse corde à nœuds...Et vous amuser à faire du tir à la corde avec votre chien, chacun à un bout.
Mais vous allez me dire (si je vous vois ! ) : le tir à la corde, ça va le rendre dominant, non ?
Que nenni ! Car, comme dans tout bon jeu, il y a des règles ! Et ces règles, c'est vous qui les fixez !
Tout d'abord, apprendre au chien à attraper ce jouet ( puis on va y associer un mot : attrape, prends ou même juste un son de votre choix...).
Ensuite, apprendre à lâcher sur ordre.
Enfin , à ne pas toucher l'objet même si celui-ci le tente à deux doigts de son museau.Ces trois ordres ont une importance capitale !
Le fait de lâcher ou ne pas toucher quelque chose, sur ordre, même si cela intéresse votre chien, vous évitera de lui courir après en rouspétant. En effet, il aura vite compris qu'en obéissant à cet ordre, il obtiendra une récompense ( félicitation orale, caresse, partie de jeu ou autres).
C'est quand même plus cool de dire à Médor, lorsqu'il vous pique votre chausson qui traîne : « Lâche ! C'est bien mon beau ! » que de lui courir après à cloche-pied …
Autre paramètre, cela apprendra à votre chien l'auto-contrôle :
« Ce jouet m'intéresse beaucoup, mais, si je veux y avoir accès, je dois attendre l'ordre de mon maître... ». C'est ainsi qu'il va apprendre la patience et la gestion de sa frustration .
Votre chien apprendra que tout ce qui l'intéresse passe par vous ( vous êtes la clé du bonheur!).
Une fois cette base construite, ce jeu deviendra une récompense formidable pour votre chien... et une récompense, pour un chien, c'est un peu l'équivalent d'un salaire. Mais, qui dit salaire, dit d'abord travail !
Vous pouvez maintenant apprendre à votre chien que pour bénéficier de votre jouet et s'amuser avec vous, il doit effectuer certaines actions : assis, couché, reviens, etc.
A propos... C'est bel et bien « votre »jouet que vous acceptez de partager avec lui, ce qui lui donne une vraie valeur !Exemple : si votre boulanger vous livre des éclairs au chocolat tous les matins... La première semaine, vous serez aux anges ; au bout de 15 jours, peut-être un peu moins... Tandis que s'il vous livre une fois par mois, ce jour sera attendu avec beaucoup de plaisir !
Bref, apprendre à jouer est une affaire des plus sérieuses. Et même si cela vous paraît futile, n'oubliez pas que vous n'avez pas affaire à un humain, mais à un chien !
Je m'arrête ici, volontairement, parce que le reste des détails nécessite de le voir pour être clair.Vous souhaitez en savoir plus ?
Caninement Vôtre , Jérémy, éducateur canin.